Le
phénomène cyclonique se traduit essentiellement par:
de
très fortes pluies
entraînant des inondations avec débordements de
cours d'eau;
des
vents d'autant plus violents que l'intensité du
cyclone est forte;
une
houle cyclonique importante sur le littoral (vagues de
plusieurs mètres de hauteur à proximité
du centre);
une
marée cyclonique correspondant à une élévation
générale du niveau de la mer pendant quelques
heures, à proximité du centre du cyclone et plutôt
dans la partie Nord de celui-ci (cas des ouragans de notre zone,
dont la trajectoire la plus courante est vers l'Ouest ou le
Nord-Ouest).
Dans
le cas des ouragans les plus intenses (catégorie 5), les
calculs de simulation montrent que des surcôtes de 4 mètres
sont possibles dans les baies les plus exposées, le Petit
Cul-de-Sac Marin en Guadeloupe notamment.
Cette
marée cyclonique ou marée de tempête ,
due en grande partie au courant de surface provoqué par les
vents forts et en partie aussi à la baisse de le pression
de surface, dépend essentiellement de la topographie marine,
de la trajectoire de l'ouragan et bien entendu de son intensité.
Les
îles Antillaises, dépourvues de plateau continental,
sont, certes, un peu moins sensibles à ce phénomène
que certaines régions plus exposées comme le Texas,
la Louisiane ou la zone des Deltas au Bangladesh, mais il n'en reste
pas moins que ce risque est réel dans certaines baies de
nos îles.
2.
Quel est le risque cyclonique en Guadeloupe?
Les
dégâts dûs aux vents très forts, ainsi
que ceux résultant des très fortes précipitations,
peuvent concerner l'ensemble des communes du département.
Image
1: Carte de la Guadeloupe des zones à risque cyclonique -
données Météo France en Février 1996
(Doc. Préfecture de la Guadeloupe)
La
trajectoire vers l'Ouest ou le Nord-Ouest est une trajectoire privilégiée
aux Petites Antilles, mais la zone des vents dévastateurs
peut toucher n'importe quelle partie de notre archipel, même
si la région de la Côte-Sous-le-Vent (de Gourbeyre
à Deshaies, sur la côte Ouest) est souvent un peu à
l'abri des vents les plus violents.
Le
risque est réel chaque année entre fin Juillet et
début Novembre, les mois d'Août, Septembre et Octobre
étant les plus favorables à la formation d'ouragans
pouvant intéresser la région. Les statistiques montrent
que parmi les ouragans dont les vents ont atteint ou dépassé
150 km/h, durant les 100 dernières années, 15 sont
passés à proximité de la Guadeloupe (suffisament
près pour y avoir causé une aggravation des conditions
météorologiques ou y avoir provoqué des dégâts),
ce qui donne à ce risque de vents forts une probabilité
de retour de 1 tous les 7 ans en moyenne.
Si
les 34 communes de la Guadeloupe sont également exposées
au phénomène cyclonique et plus particulièrement
aux effets des vents dévastateurs et aux fortes précipitations,
nous
pouvons être plus nuancés pour ce qui concerne le risque
de marée de tempête, dont les dégâts sont
liés à l'inondation qu'elle provoque sur le bord de
mer et à l'énergie produite par l'arrivée brutale
de cette masse d'eau sur le rivage; la localisation de cette marée
ou "surcôte" dépendra de la trajectoire de
l'oeil de l'ouragan (voir image 1).
Risques
de surcôte maximale engendrée par un ouragan de classe
4:
Communes
concernées par une sur côte maximale inférieure
à un mètre: Anse
Bertrand, Baillif, Basse Terre, Bouillante, Capesterre-Belle-Eau,
Capesterre de Marie Galante, Deshaies, la Désirade, Gourbeyre,
Grand Bourg, le Moule, Pointe Noire, Port Louis, Saint François,
Saint Louis, Terre-de-Bas, Terre-de-Haut, Trois Rivières,
Vieux Fort, Vieux Habitants.
Communes
concernées par une surcôte maximale comprise entre
1 et 2 mètres: Les
Abymes, Gosier, Goyave, Morne-à-l'Eau, Petit Canal, Sainte
Anne, Sainte Rose (Ouest)
Communes
convernées par une surcôte supérieure à
2 mètres (pouvant
atteindre 4 à 5 mètres dans le Petit Cul-de-Sac
Marin entre Jarry et le bourg de Petit Bourg):
Baie Mahault, le Lamentin, Pointe à Pitre, Saint Barthélémy,
Saint Martin, Sainte Rose (Est).
Saint
Claude, n'ayant pas de "débouché" sur
la mer, n'est bien sur pas citée dans cette zonation du
risque lié à la marée de tempête.
A ce
phénomène de surcôte, qui provoquera une inondation
dont la durée dépendra de la vitesse de déplacement
de l'ouragan, il faut ajouter les valeurs des fortes vagues touchant
les côtes, ces vagues pouvant dépasser 5 mètres
très largement et occasioner des dégâts prévisibles
très importants (David, 1979).
Ce
risque particulier de l'effet de la mer ne concerne que la zone
littorale, faible pour ce qui concerne la surface, puisque s'étendant
à quelques mètres à l'intérieur des
terres, mais important au niveau du risque car touchant des régions
à forte densité de population.
3.
Comment s'organise la saison cyclonique?
Chaque
année en Juillet, au début de la saison cyclonique,
les médias (télévision, radio, presse écrite)
rappellent aux populations les consignes à appliquer en cas
de menace ou confirmation de menace.
S'agissant
des services opérationnels et des municipalités, un
exercice de transmission les réunit chaque début de
saison cyclonique, afin de rappeler à chacun les différentes
pjases de l'alerte et permettre de faire l'inventaire des moyens
mis en oeuvre en cas de déclenchement du Plan de Secours
Spécialisé CYCLONES.
4.
Quelles sont les phases d'alerte?
Le
Service Météorologique
de la Guadeloupe (relayé si nécessaire par le
service météorologique de Martinique) informe régulièrement
les services préfectoraux (Cabinet - SIDPC) dès qu'un
phénomène météorologique présentant
un risque particulier pour le département est signalé.
De
nouvelles procédures d'alertes météorologiques
ont été mises en place, ce sont principalement:
Le
Bulletin Météorologique de Vigilance (B.M.V)
Le
Bulletin Régional d'Avertissement Météorologique
(B.R.A.M)
Le
Bulletin d'Information Cyclonique (B.I.C).
A chaque
message d'information météorologique correspondent
des réactions des services opérationnels.
En
1999, de légers changements sont intervenus. Ils concernent
l'appelation des différentes phases et la suppression de
l'alerte n°2 renforcée remplacée par des consignes
diffusées par la radio.
Vigilance
(anciennement Mise en Garde Administrative):
Cette phase de l'alerte n'est pas diffusée au public car
elle intervient alors que le phénomène est situé
à 48/72 heures et que la probabilité qu'il touche
effectivement le département est encore très faible.
PréalerteGuadeloupe ou Iles du Nord (anc. Alerte n°1
A ou B):
Elle est déclenchée 24 à 36 heures avant
l'arrivée probable du phénomène sur le département;
cette phase d'alerte fait l'objet d'une diffusion au public, par
tous les moyens médiatiques.
Alerte
Guadeloupe ou Iles du Nord (anc. Alerte n°2 A ou
B):
Elle est déclenchée, en général, 4
à 6 heures avant l'arrivée des premiers effets (vents
forts) de l'ouragan (ou de la tempête tropicale) sur tout
ou partie du département.
Diffusée par les médias à l'attention des
populations, ce niveau d'alerte déclenche l'arrêt
total des activités du département, la mise à
l'abri immédiate de l'ensemble de la population, ainsi
que l'activation des postes de commandement des services et des
municipalités.
Le
déclenchement des opérations de secours:
Ordonné, aux services opérationnels, par le Préfet
lorsque les conditions météorologiques autorisent
l'organisation des secours.
La
levée d'alerte:
Elle est déclenchée lorsque les services ont déjà
engagé les opérations de secours d'urgence, cette
consigne autorise la population à quitter les abris, mais
pas la libre circulation. La population doit observer strictement
les règles de prudence diffusées par les médias
et les autorités de police.
5.
Que faire en cas d'ouragan (ou de tempête tropicale) ?
Suivre
les consignes sur la conduite à tenir et les règles
de sécurité à appliquer AVANT, PENDANT et APRES
l'ouragan.
Ces consignes figurent également dans l'annuaire de FRANCE
TELECOM.
5A.
Dès le début de la saison cyclonique
Constituez et stockez, en lieu
sûr, une réserve alimentaire raisonnable : riz, haricots,
conserves, sucre, lait en poudre, huile, biscuits, etc...bref
des aliments ne nécessitant pas forcément de cuisson.
En effet, le vent pourrait empêcher l'utilisation du gaz;
de même, l'alimentation en gaz civil ou en électricité
pourrait être interrompue durant le cyclone.
Prévoyez une réserve d'eau potable raisonnable pour
le foyer (au moins 60 litres d'eau minérale).
Stockez en un lieu défini et accessible, les équipements
et les outils susceptibles d'être utilisés après
l'ouragan, à savoir : hache, scie, clous, marteau, film
plastique, bâche, contreplaqué, bidons plastique
type jerrycan, serpillères, seaux, bougies ou lampes à
gaz ou à pétrole, alumettes.
Disposez, en lieu facile d'accès et connu de tous, d'une
trousse de premiers secours : pansements, alcool à 70°,
mercryl, coton hydrophyle, compresses, sparadrap.
Consolidez la maison au niveau des issues (portes et fenêtres).
Vérifiez et consolidez le cas échéant la
toiture.
Veillez au bon entretien du système d'évacuation
des eaux pluviales (chéneaux, gouttières, etc...).
Nettoyez les ravines (proches de la maison) et élaguez
les arbres voisins.
Disposez d'un poste de radio portatif et d'une réserve
de piles.
Prévoyez des moyens d'éclairage de secours : lampes
électriques avec réserve de piles, groupe électrogène
avec réserve de carburant).
Assurez vous que vous même et vos proches (voisins) connaissent
les consignes de sécurité.
Consultez en mairie, la liste des abris sûrs mis à
la disposition des populations susceptibles d'être évacuées.
Cette liste est mise à jour et affichée dès
le début de la saison cyclonique.
Assurez-vous
que vos vaccinations et celles de votre entourage, contre le Tétanos
et la Polio, sont à jour.
Consolidez, éventuellement, les portes et fenêtres
: panneaux en bois cloués s'il n'y a pas de volets; renforcez,
en les attachant, les crochets et les crémones.
Haubanez les cases légères et les auvents : corde
ou câble, blocs de pierre, pieux, etc...
Dans les maisons non fixées au sol (cases ou caravanes),
qui devront impérativement évacuées en cas
de confirmation de la menace, disposez sur le plancher des objets
lourds (blocs de pierre) pour en augmenter l'adhérence.
Protégez les baies vitrées à l'aide de feuilles
de contre-plaqué (5 mm) placées à l'extérieur
ou, à défaut, placez sur les deux faces, en diagonale
et en médiane, des bandes de papier collant (bande large)
qui augmenteront la résistance des baies et surtout éviteront
la projection de bris de verre en cas d'impact d'objets emportés
par le vent.
Enlevez autour de la maison tous les objets susceptibles d'être
emportés par le vent et de devenir autant de projectiles.
Démontez les antennes de télévision et les
antennes radio.
Faîtes le plein de carburant du véhicule, évitez,
toutefois, d'entreprendre de longs déplacements.
Débranchez le système de remplissage de la citerne
d'eau pluviale et protégez le réservoir le cas échéant.
Mettez les documents personnels (papiers d'identité, carnets
de vaccination, cartes de groupes sanguin, notamment) à
l'abri, hors d'atteinte de l'eau, ainsi que les aliments, la trousse
à pharmacie et autres biens.
Rentrez à l'abri les animaux (chiens, chats, volailles
et cheptel).
Restez à l'écoute des émissions diffusées
par les chaînes de télévision et de radio
(RFO ou RCI)
Consignes
particulières destinées aux marins pêcheurs
Suivez les informations mises en place par les capitaineries et
les municipalités.
Mettez à l'abri tous les matériels de pêche.
Restez à l'écoute des fréquences d'urgence,
afin de rallier la terre en cas de confirmation de la menace.
Consignes
particulières aux commerçants et entreprises
Placez les denrées périssables et de valeur hors
d'atteinte de l'eau.
Placez
contre les rideaux métalliques des objets lourds; en effet, la
violence du vent peut les faire sortir de leurs rails, et créer
un intestice par lequel il s'engouffre (voire certains individus
mal intentionnés).
Démontez les intallations aériennes, échafaudages,
etc...
Regagnez votre domicile et regroupez autant que possivle l'ensemble
des membres de la famille.
Si le domicile n'et pas une construction solide ou s'il est situé
dans une zone menacée par la marée de tempête
ou une innondation, gagnez un abri sûr, signalé par
les services municipaux, les centres de secours des sapeurs pompiers,
la police nationale ou la gendarmerie nationale.
En cas d'hébergement dans un des abris sûrs de la
commune, au lieu du domicile, faîtes ce choix aux voisins
ou à la famille et s'y tenir.
Débranchez les antennes de télévision.
Restez à l'écoute des émissions de radio
(RFO ou RCI)
En fin d'alerte diffusée par les stations de radio (RFO
ou RCI), procédez
à une reconnaissance des environs immédiats de votre
domicile.
Si vous êtes blessé ou malade, consultez votre médecin
ou le centre de secours le plus proche.
Assurez-vous que vos voisins isolés (notamment les personnes
agées) n'ont pas besoin de secours; signalez les blessés
ou les victimes éventuelles aux services de secours (sapeurs-pompiers,
gendarmerie, police, municipalité).
Rassemblez en un seul lieu les animaux (chiens, chats, cheptel)
morts afin que les services concernés procèdent
à l'évacution et au traitement des carcasses.
Aidez les équipes d'intervention au dégagement des
itinéraires et des voies de circulation.
Evitez les déplacements importants en véhicule,
et le cas échéant, conduisez avec la plus grande
prudence.
Ne touchez pas et signalez immédiatement, les fils électriques
rompus et tombés à terre.
Procédez aux réparations du domicile.
Sur
le plan alimentaire
Ne consommez jamais l'eau de la citerne, ni l'eau du réseau
de distribution - des informations seront diffusées par
la radio et la télévision - en attendant, utilisez
l'eau minérale potable mise en réserve.
En cas d'urgence et si vous ne disposez pas d'eau minérale
en bouteille, deux solutions vous sont offertes:
1- Faites bouillir l'eau pendant 10 minutes, puis agitez la au moyen
d'un fouet pour la réoxygéner.
2- Ajoutez trois gouttes d'eau de javel reconstituée
par litre d'eau que vous aurez filtrée au préalable,
agitez et laissez reposer au moins 30 minutes.
En cas de coupure électrique prolongée, ne consommez
pas les aliments restés trop longtemps au réfrigérateur
ou au congélateur.
6.
Où avoir plus d'informations sur les mesures à suivre?
En dehors des périodes de menace ou avant la saison cyclonique:
- Services
municipaux
- Centres de secours des Sapeurs pompiers
Pendant
la saison cyclonique et en cas de menace:
- Répondeur
du Service météorologique
- Services municipaux
- Services de la DDASS
- Centres de secours des Sapeurs Pompiers
- Brigade Territoriale de la Gendarmerie Nationale
- Commissariat de la Police Nationale
Après
le passage du phénomène:
- Services
municipaux
- Dispensaires de la DDASS
- Centres de secours des Sapeurs Pompiers
- Brigade Territoriale de Gendarmerie
- Commissariat de Police
7.Numéros utiles
Ces
numéros (à l'exception du serveur Météo France) sont accessibles
depuis l'étranger en composant le préfixe international (011 pour
les Etats Unis et les îles anglophones de la Caraïbe) suivi du code
de zone (590 pour la Guadeloupe, 594 pour la Martinique). Les appels
locaux ou nationaux (France Métropolitaine ou DOM/TOM) doivent être
précédés du 0 (0590 pour la Guadeloupe et 0596 pour la Martinique).
Ces
informations sont l'adaptation d'une brochure publiée par la
Préfecture de la Guadeloupe sur les risques naturels et fournie
par
le P.C de la Sécurité Civile en Guadeloupe, une subdivision
de la Préfecture de Région de Guadeloupe.
Remerciements particuliers à Mr Denis MAUVAIS pour son soutien
précieux.